Vorges et ses origines, son histoire

Jeudi 15 avril 2021

Vorges, ses origines, son histoire

Situé à 6 km au sud de Laon, le village est blotti autour de son église, niché à la base des coteaux du sud-laonnois, à l’entrée de la vallée St Pierre qui abritait autrefois l’ancien village de Valbon.
Ses écarts :
- sur le plateau, au sud, la ferme de Courthuy, et le hameau des Carrières ;
- dans le fond de la Vallée St Pierre, le Moulin Hersin ;
- plus près du village, le Château de Valbon ;
- au nord, la ferme de la Christopherie.

Le site, occupé dès le début de notre ère, était dans la Gaule, en pays Rèmois.(pays gaulois, dont la capitale Durocortorum donnera naissance à Reims).


Au Ve siècle, les invasions barbares venues d’Europe orientale consolidaient l’implantation du village avec la présence des Germains et des Francs. Vorges devait s’appeler primitivement « Borges » signifiant village Franc.


Au VIe-VIIe siècle, Vorges se développe et va vivre le début de la Christianisation, sous le règne de Clovis et la houlette de l’évêque Saint Rémy. C’est de cette époque que nous allons découvrir une nécropole mérovingienne renfermant les premières sépultures chrétiennes de notre région.


- découverte fortuite de 10 sépultures en 1861, au-dessus de la Croix Mathras,
- découverte de 92 à l’ouest en 1883 lors des fouilles faites par Lelaurain,
- et enfin de 51 à l’est en 1972 lors des fouilles de sauvetage de Michel Ballan.
Les monuments chrétiens découverts lors de ces dernières fouilles sont exposés dans l’église de Vorges, le mobilier funéraire et les objets sont en dépôt au Musée de Laon.

Au XIIe siècle, nous retrouvons Vorges cité dans de nombreux actes :
- Vorgiam en 1117 (Louis VI le Gros)
- Worgia en 1142 (Abbaye St Vincent de Laon)
- Vorgiam en 1145 (Abbaye Saint-Nicolas d’Arrouaise)
- Vorgium en 1174 (Pape Eugène III)
- Vorgia en 1180 (Philippe Auguste).

A cette époque, on dénombrera 512 parcelles de vignes, sur le territoire, appartenant à des Abbayes.

En 1130, en récompense de l’appui apporté au Roi de France par leurs miliciens, contre le Sire de Coucy et Thomas de Marle, Louis VI le Gros accorde une charte communale qui affranchit les habitants de Bruyères, Chéret, Vorges et Valbon, regroupés dans la Commune de Bruyères.
En échange de cet affranchissement du pouvoir féodal, la commune mettra sa milice à la disposition du Roi. Cette milice, composée de 2 compagnies de 26 hommes, se distinguera lors de la bataille de Bouvines le 27 juillet 1214.

Entre 1180 et 1230, Vorges construit son église, sous le vocable de St Jean-Baptiste. (peut-être sur les fondations d’une église précédente, carolingienne). L’église sera fortifiée au XIVe siècle pour résister aux attaques Anglaises et Bourguignonnes pendant la Guerre de Cent Ans.

Sa première cloche sonnant les offices et les alertes en 1368 sera remplacée et dotée d’une magnifique cloche élevée en l’an MVCXLVI (1546) pesant près de 3.000 livres.
Cette cloche enlevée par les Allemands le 8 février 1918, sera fondue et transformée en canons.

En 1928, grâce à sa marraine, la ville de Vincennes, trois nouvelles cloches viendront prendre sa place dans le clocher.

Durant le moyen-âge, au sein de la ’’Commune’’ de Bruyères, Vorges dépendra de l’évêché de Laon et du baillage de Vermandois. A la Révolution Française, Vorges se détachera de Bruyères et deviendra indépendant.
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Plusieurs ’’vendangeoirs’’ rappellent le passé historique du vignoble de Vorges qui en 1846 occupait encore 331 parcelles de vignes couvrant 17 hectares

Durant la Première Guerre Mondiale, VORGES, située sous les lignes allemandes, à 10 km du Chemin des Dames, eut à subir les bombardements d’avril 1917, transformant en un champ de ruines le centre du village. Le village de Vorges fut adopté par Vincennes en janvier 1920, et se vit décerner la Croix de Guerre le 3 avril 1921